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[Témoignage] Manon & Luc, Deux Toulousains Installés à Montréal, QC

Nous voilà déjà avec le troisième témoignage de cette belle série que j’ai lancé il y a peu.. l’idée étant de vous donner une vision réaliste sur l’expatriation au Canada et surtout, un retour d’expérience de profils différents à travers le Canada. 

À lire ou à relire:

Caroline et Frédéric en PVT dans la Région de Charlevoix, QC

Entre Permis d’Études et Permis de Travail à Montréal, QC

Mon mari est en PVT et moi dans un mois j’aurai un permis de travail ouvert. Mon témoignage sera donc ma voix mais aussi celle de monsieur. Nous sommes au Canada depuis mi novembre 2018 et nous avions vécu 4 mois de mi juin à début octobre 2016.

Nous avons tous les deux 28 ans et nous venons de la ville rose (Toulouse). J’ai fais des études de psychologie et mon mari est comptable senior. Avant de venir vivre à Montréal, on a vécu 1 an et demi à Miami donc oui c’est un grand écart de température. Nous sommes ensemble depuis un peu moins de 10 ans et marié depuis 3ans.

Les Idées Reçues Vs la Réalité

Ayant vécu aux USA et quelques mois d’été à Montréal, on n’a pas été surpris par la culture, le style de vie, les galères avec la santé etc. On connaissait où on mettait les pieds par notre propre expérience et on a donc pas eu de désillusion par rapport aux échos qu’on aurait pu entendre sur la vie ici. Malgré cela on a été surpris par certaines choses qu’il est bon (à mon avis) de savoir avant d’arriver à Montréal.

Souvent, on voit des articles de presse qui titrent : « Canada : les secteurs qui recrutent », « Les français ultra demandés que Canada », « Montréal, la première ville du Canada pour le recrutement de français ». Souvent dans ces articles, ils nous disent et redisent combien il est facile de trouver un emploi en tant que français ici. Or, ce n’est pas si simple et ça je pense qu’il est important que les français arrivant le comprennent. On ne trouve pas un poste en finance la semaine de son arrivée, ni dans l’administration, ou dans le social. Par contre pour les petits boulots de manutention ou dans le service là c’est bon. Et en même temps c’est logique. Pourquoi, nous, en temps que français, serions favorisés. Il y a tellement d’expatriés au Canada, on n’a pas la primeur de l’emploi. De plus, les petits boulots servent à séparer le blé de l’ivraie. Si tu bosses bien dans ton petit boulot quelques mois, que tu es ponctuel, sympathique et avenant alors tu auras une recommandation local pour les postes à plus grande responsabilité ou dans ta branche.

Mais du coup, on est souvent perçu (à Montréal) comme des arrivistes qui veulent tout et tout de suite. En même temps, l’arrivée massive des français à Montréal a fait grimper les prix du logement dans de nombreux quartiers très populaires (comme le plateau), les prix des denrées ont aussi augmenté dans ces quartiers là. Il y a tellement d’expatriés qu’il y a une crise du logement depuis de nombreuses années et pendant longtemps toutes les grandes entreprises françaises expatriaient leurs cadres plutôt que d’embaucher des cadres québécois. Et aujourd’hui, dans de nombreuses entreprises québécoises, un français ne pourra pas avoir accès à des postes de responsabilité car il est français. Mon mari a même été explicitement refusé dans des entreprises pour sa nationalité (une bonne une avec pour slogan « pour les québécois par les québécois » mais ce n’était pas le cas de toutes).

Et je crois que c’est ce qui me gène le plus ici. Ce sentiment de ne pas être accepter par tous parce que je suis française. Je ne veux pas être malpolie ou déplacée mais je pense vraiment qu’il y a une part de racisme là-dedans. Et je ne peux pas m’empêcher d’avoir un peu plus de peine pour ce que j’ai vu de l’extérieur et qui m’a toujours révolté pendant des années en France. Malheureusement, ce sentiment n’est pas que le mien. Quand on parle avec des connaissances ou des amis français à Montréal, il y a toujours ce sentiment sous-jacent. Mais attention je ne parle que de Montréal, n’ayant jamais vécu dans une autre ville ou province, je ne veux pas généraliser. Cependant la rumeur dit que c’est plus cool côté anglophone :-). 

Je pense qu’il faut juste se dire que ce pays d’accueil et de tolérance est comme tout les autres pays et qu’il y a des gens ouverts et d’autres non. Par contre, je conseillerais à tout nouvel arrivant de se renseigner sur les taxes, pourboires et autres commodités pour ne pas être surpris une fois arrivé.

Pour les pourboires par exemple, il suffit d’additionner les deux taxes pour avoir le montant à donner (15%) :-).

Quels conseils donneriez-vous au prochain expat qui voudrait immigrer au Canada ?

De garder son courage intact, si la motivation est présente il ne faut pas se décourager. Par exemple, pour le travail, il y a aura (la plupart du temps) de nombreux entretiens ou la conclusion sera toujours : « c’était très bien, merci pour cette entrevue ». Mais pourtant, le poste ne sera pas à la clef. Ce n’est pas grave, il y aura d’autres entretiens, d’autres entreprises et au final vous le trouverez le job de vos rêves.

Pensez-vous un jour quitter le Canada ? Si oui, un retour en France ou un autre pays.

Nous aimerions rester quelques années ici mais peut être pas dans cette province, on verra ce que l’avenir nous réserve. Si on quitte le Canada, on ne rentrera pas en France (sauf obligation). Pourquoi ne pas retourner aux USA, on verra ou le vent nous porte.

Je tiens à remercier Manon & Luc qui ont pris le temps de partager leur histoire avec nous et j’espère que leurs conseils vous seront bénéfiques. Vous pouvez consulter le blog de Manon: Une bretonne au soleil pour en savoir plus sur leur parcours et leurs aventures à Montréal.

À très vite pour un prochain témoignage d’expatrié français !

Ferdy ♡ 

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