Un nouveau témoignage vient s’ajouter à cette belle série que j’ai lancé il y a peu… l’idée étant de vous donner une vision réaliste sur l’expatriation au Canada et surtout, un retour d’expérience de profils différents à travers le Canada.
À lire ou à relire:
- Caroline et Frédéric en PVT dans la Région de Charlevoix, QC
- Entre Permis d’Études et Permis de Travail à Montréal, QC
- Manon et Luc, deux Toulousains installés à Montréal, QC
- Jérôme & Chloé Impatients de Quitter Montréal !
Salut, moi c’est Pauline, je suis en PVT à Montréal avec mon chum depuis septembre 2017. Ça fait bientôt 2 ans que je vis ici, et bien qu’aujourd’hui j’ai une job de rêve et des collègues géniaux, mes débuts professionnels au Québec ont été un peu compliqués et pleins de désillusions. Je suis réceptionniste d’hôtel passionnée par mon métier. Après avoir étudié 5 ans dans l’hôtellerie, j’ai travaillé à Berlin, à Paris, puis j’ai voulu partir à Montréal. Avant mon arrivée je consultais régulièrement les offres d’emploi en hôtellerie, et il faut dire que ça recrute énormément. J’étais vraiment rassurée. Une semaine après mon arrivée à Montréal en septembre 2017, je postule dans 5 hôtels qui me plaisent énormément, et la, SURPRISE : les 5 hôtels souhaitent m’embaucher! J’ai donc eu le luxe de pouvoir choisir celui que j’aimais le plus 🙂 Jusque là, tout va bien, je suis sur un petit nuage, je me vois déjà travailler à fond tout l’hiver, et profiter de l’été pour voyager. Sauf que ça ne va pas se passer comme ça… Après avoir travaillé 2 semaines à temps pleins pour être formée, je me retrouve avec un seul shift par semaine, voire même zéro! Au début je ne comprends pas du tout ce qui se passe. Pourquoi ai-je été embauchée à temps pleins, si c’est pour me faire travailler 1 jour par semaine??
C’est là qu’on m’explique comment fonctionne les métiers de l’hôtellerie/restauration au Québec : L’ANCIENNETE DANS LE POSTE EST LA CLÉ!
Je m’explique : si tu es le plus ancien réceptionniste de l’hôtel, tu as le droit à choisir tes jours de repos, tes heures de travail, tes vacances, et de faire 40h/semaine. En gros, plus tu es ancien dans l’entreprise, et plus tu as de droits par rapport aux autres. Sauf qu’imagine quand tu es comme moi, que tu es la 7ème et dernière réceptionniste à être arrivée dans l’hôtel : et bien tu te retrouves avec peu d’heures de travail, ou tu es sur appel s’ils ont besoin de toi. Dans mon cas, je me suis faite avoir par cet hôtel puisqu’ils m’avaient fait signer un contrat à temps pleins, tandis que j’étais clairement sur un contrat « occasionnel ». Résultat des courses, après un mois dans l’entreprise, je travaillais en moyenne 1/2 journée par semaine! Imagine mon salaire à la fin du mois quand tu as travaillé 16h au total… C’EST LA DESILLUSION. Je commence à déprimer, je reste chez moi, sur mon canapé, à espérer que l’hôtel m’appelle pour me demander de travailler, sauf que ça n’arrive pas. Certaines personnes me disaient de sortir et de profiter de partir en week-end, sauf qu’avec mon salaire minable, je ne pouvais pas me permettre de folies.
Après 1 mois et demi, je décide de démissionner. Mon manager me met en garde que je rencontrerai le même problème partout à Montréal, surtout que la période hivernale arrive et que les hôtels sont moins occupés à cette saison. Durant l’hiver, j’ai donc fait de l’intérim en travaillant à la réception de grosses entreprises. C’était intéressant car c’était la première fois que j’étais dans un autre milieu que l’hôtellerie. Et dès le mois de mai 2018, j’ai de nouveau postulé dans l’hôtellerie et j’ai trouvé un poste de réceptionniste à temps partiel très rapidement. Etant donné que c’était la saison estivale, je travaillais 40h/semaine, mais dès que l’hiver est arrivé, les heures de travail se faisaient plus rares alors je me suis mise à travailler de nuit. Une fois de plus, j’étais la dernière réceptionniste de l’organigramme donc je travaillais seulement 3 jours au lieu de 5 jours par semaine, mais au fil du temps, des collègues plus anciens ont démissionné, et je suis devenue la 4ème réceptionniste, ce qui me garantissait de faire 40h/semaine. Le graal : Obtenir un temps plein! Bref, tout ça pour dire que les conditions de travail dans l’hôtellerie au Québec, ne sont pas du tout comme en France. Si tu es hôtelier(e) aussi, ne sois pas découragé à la lecture de mon témoignage, sois heureux(se) d’être au courant et ça t’évitera de rencontrer ce problème.
Mes 3 conseils pour trouver un travail stable et bien rémunéré dans l’hôtellerie au Québec:
- Intégrer un hôtel syndiqué, les salaires seront plus intéressants et tu seras mieux protégé en tant qu’employé.
- Bien vérifier qu’on t’offre un poste à temps plein, et non pas occasionnel ou temps partiel.
- Lors de ton entrevue, revérifie bien avec l’employeur le quota d’heures que tu pourras travailler.
Si tu as envie de connaître d’autres conseils et bons plans sur la vie de PVTiste à Montréal, n’hésite pas à visiter mon blog : www.soifdevoyages.com
Je tiens à remercier Pauline qui a pris le temps de partager son histoire avec nous et j’espère que ses conseils vous seront bénéfiques. Vous pouvez consulter son blog Soif de Voyages pour suivre leurs voyages au Canada et ailleurs ainsi que sur Instagram.
À très vite pour un prochain témoignage d’expatrié français !
Ferdy ♡