Site icon Ferdy pain d'épice

[Témoignage] De la Belgique à Vancouver au Yukon !


Un nouveau témoignage vient s’ajouter à cette belle série que j’ai lancé fin 2019. L’idée étant de vous donner une vision réaliste sur l’expatriation au Canada et surtout, un retour d’expérience de profils différents à travers le Canada. Découvrez le témoignage de Julie et Séraphin, notre premier couple belge de cette série de témoignage !


À lire ou à relire:

  1. Caroline et Frédéric en PVT dans la Région de Charlevoix, QC
  2. Entre Permis d’Études et Permis de Travail à Montréal, QC
  3. Manon et Luc, deux Toulousains installés à Montréal, QC
  4. Jérôme & Chloé Impatients de Quitter Montréal !
  5. Pauline évoque le problème du manque d’heures de travail
  6. Le Problème De l’Isolement Social, La Famille Brocard Raconte…
  7. Une Double Immigration pour Morgane, Après Montréal, Vancouver !
  8. Après Deux Reconversions Professionnelles, Cap vers Montréal ! La Famille Delvallez raconte…
  9. Valentine, à Whistler, BC
  10. Léa, future Expatriée au Canada, la préparation et le financement du projet.
  11. D’un PVT Imprévisible à Une Demande De Résidence : Le Parcours Plein de Surprises De Khalida Et Sa Famille
  12. Loubna & Grégory Vivent au Manitoba Depuis 4 ans…
  13. Après Avoir Tout Essayé Pendant Un An à Montréal, Cap Vers Vancouver Pour Élodie & Dahdjim
  14. Marie a choisi l’ouest canadien. Après l’Alberta, le Yukon !
  15. Astrid du Blog Fringinto vit à Toronto, ON
  16. Un Parcours Semé d’Embûches pour Laura à Toronto, ON


• Mon statut : Résidente permanente

• Nous sommes arrivés au Canada en 2018 avec mon compagnon, Séraphin.

• Nous avons vécu un an à Vancouver avant de nous installer à Whitehorse, dans le Yukon.

• Nous venons de Liège, en Belgique.


Comme je l’explique plus en détails sur mon blog, julieunefois.be, nous avons choisi de venir au Canada un peu par hasard. Nous voulions quitter l’Europe, explorer de nouveaux horizons et améliorer notre anglais. Le Canada s’est vite imposé comme une destination de choix : les démarches pour y immigrer sont en effet grandement simplifiées par le fait qu’elles peuvent se faire en français. Pour nous, c’était un point de départ idéal, un atterrissage en douceur loin de chez nous.  En 2017, nous commençons donc les démarches pour obtenir nos résidences permanentes, depuis la Belgique. Je suis en effet trop vieille pour un PVT, et j’ai suffisamment de points pour demander la RP directement, via le Programme des travailleurs qualifiés hors Québec. Après quelques mois de paperasseries en tous genres, notre demande est envoyée, nous achetons donc nos billets d’avion.

Première destination : Vancouver 

Le 9 septembre 2018, après de longs mois de préparatifs, nous posons le pied pour la première fois sur le sol canadien. Le défi est de taille : nous n’avons ni appartement, ni boulot, ni même de plan bien précis. Mais nous sommes déterminés à transformer ce projet un peu fou en une expérience enrichissante.

Nous trouvons un appartement idéal en moins de deux semaines, après une petite dizaine de visites. Situé à West End, notre quartier préféré (avec Kits), l’appartement bénéficie d’une vue magnifique sur l’océan et les montagnes. Nous avons de la chance, car trouver un appartement correct à bon prix ici est très compliqué (rappelons que Vancouver est l’une des villes les plus chères du Canada). Pour notre appartement une chambre, nous payons tout de même 1800 CAD tout compris. Un budget que nous pouvons nous permettre à deux, heureusement.

N’ayant pas de permis de travail en arrivant au Canada (ma demande de résidence permanente étant en cours), c’est en tant que touriste que je commence à chercher mon premier boulot. Ce qui n’est probablement pas la meilleure façon de faire ! Mais malgré cet “handicap”, il me faut moins d’un mois pour trouver un job dans ma branche, intéressant et… en français ! Revers de la médaille : je travaille à un niveau bien en-dessous de celui que j’avais en Belgique, et mon salaire dégringole de près de 30%. L’entreprise accepte de faire les démarches pour un permis de travail via la mobilité francophone, c’est donc sous ce statut que je commence à travailler, en attendant la RP (qui arrivera en février 2019, soit six mois après avoir déposé ma demande).

Mon compagnon, quant à lui, peine à trouver un travail à Vancouver et continue à travailler à distance pour la Belgique. Pourtant, il travaille dans l’IT, LE secteur à la mode à Vancouver. Mais la réalité est loin d’être l’eldorado qu’on nous vendu : si les boulots dans l’Horeca et le bâtiment sont très demandés, il n’en est pas de même pour les postes qualifiés. Finalement, il lui faudra plus de neuf mois pour trouver un poste à la hauteur de ses qualifications.

Vancouver ? Bof.

Nous avions d’excellentes raisons de choisir Vancouver : une nature exceptionnelle, un climat tempéré, un dynamisme vanté de toutes parts, une population réputée accueillante. Bref, le Canada dans toute sa beauté, sans les -30°. That sounds good on the papier.

De fait, la ville est géniale : des pistes cyclables bien pensées, des transports en commun efficaces, de nombreux parcs et espaces verts, une vie nocturne et culturelle riche intéressante pas mal. Et puis, la possibilité de s’échapper tous les week-ends dans les montagnes avoisinantes, ou sur l’île de Vancouver. Parfait, non ? Mais en fait, non, pas tant que ça, pas pour nous. Passées les quelques premières semaines de découvertes et d’amour fou (ça s’appelle avoir une personnalité enthousiaste), nous avons déchanté. Trop chère, trop pluvieuse, trop fausse, trop bruyante, trop sale… : pas pour nous, quoi !

Après un an à Vancouver, nous avions donc vraiment besoin de changer d’air. J’ai donc commencé à postuler activement un peu partout, me voyant offrir deux postes : un de professeure de français à Campbell River, sur l’île de Vancouver et l’autre comme agente des communications à Whitehorse. En résumé : le choix entre une petite ville de pêcheurs au bord de l’océan Pacifique et une autre complétement perdue dans le Nord, avec des températures avoisinantes les – 40° en hiver, dans une province où l’on compte dix fois plus de caribous que d’habitants. À votre avis, qu’ai-je choisi ? 


Le vrai Canada

Depuis que j’avais découvert le nom de Whitehorse sur une carte, complétement par hasard, je voulais y vivre. C’est donc là que nous décidons de nous installer, en septembre 2019, là-haut tout au Nord, dans le Yukon (on dit Yukon, comme dans camion, ou « t’es con »). Est-ce qu’on aime vivre à Whitehorse ? Oui, mille fois oui. Peut-être pas pour toute la vie (il fait quand même fort froid). Mais pour quelques mois, quelques années, oui : quelle expérience unique et merveilleuse !

Ce qui nous ennuie le plus au Canada ? Le cout de la vie. Les loyers sont chers (oui, oui, même ici dans le Yukon : 2200$ par mois, notre appartement), faire ses courses est cher… Et les salaires ne suivent pas vraiment. Et puis, la difficulté de se faire des amis, de se créer un réseau social, surtout en anglais. Notre anglais progresse tellement lentement. 

Ce qu’on adore ? La politesse et l’honnêteté des Canadiens. Ici, personne ne klaxonne quand tu ne réagis pas assez vite au feu vert. Personne ne te dépasse dans la file au magasin. On t’interpellera même gentiment en te signalant que c’est ton tour, si tu es dans la lune. Personne ne te bousculera, personne n’élèvera la voix. Aussi, tu peux oublier ton téléphone sur une table dans un café, et revenir deux heures plus tard le chercher : il sera toujours là. Dans les grands magasins, certaines marchandises sont exposées après les caisses, ou à l’extérieur, sans que personne ne songe jamais à le voler (bon ok, peut-être que certains y songent, mais très peu le font).


Mes conseils aux futurs immigrés

Allez-y, foncez. Ce ne sera jamais comme vous l’aviez imaginé. Ce sera probablement difficile. Mais c’est ça qui rendra l’expérience unique et belle. Ne partez pas avec trop d’attentes, il vous faudra accepter des boulots sous-qualifiés, votre expertise ne sera pas reconnue, mais vous serez en vacances chaque week-end dans des paysages somptueux. Ne pensez pas qu’au Québec, envisagez tout le Canada ! Prévoyez suffisamment de budget pour ne pas être en permanence dans le stress et ne pas pouvoir profiter des attraits de votre ville. Renseignez-vous auprès des organismes francophones de chaque territoire et province. Ils sont là pour vous aider dans votre installation. Posez des questions. Soyez curieux. Soyez ouvert.

Et la suite ?

Nous n’avons jamais envisagé de rentrer en Belgique, mais nous ne savons pas combien de temps nous resterons au Canada. Le plan, c’est de rester encore au moins deux ans, pour obtenir la citoyenneté. Mais après… Qui sait ? Peut-être un endroit plus chaud, ailleurs dans le monde. Ce qui est certain, c’est que nous ne pourrons plus jamais vivre dans une ville dense et stressante. Nous avons besoin de nous sentir libres.


Je tiens à remercier énormément Julie qui a prit le temps de partager son histoire avec nous et j’espère que ses conseils vous seront bénéfiques. Je vous invite à explorer son blog et à la suivre sur Instagram. À très vite pour un prochain témoignage d’expatrié français !

Ferdy ♡

Exit mobile version