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[Témoignage] Installée à Toronto Depuis 2017, Céline Vit Le Rêve Américain Canadien


Un nouveau témoignage vient s’ajouter à cette belle série que j’ai lancé fin 2019. L’idée étant de vous donner une vision réaliste sur l’expatriation au Canada et surtout, un retour d’expérience de profils différents à travers le Canada. Découvrez le parcours dynamique d’une jeune trentenaire passionnée de sport et qui a relevé bien des challenges pour arriver à vivre le rêve américain canadien !


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Céline, de région Parisienne, 33 ans arrivée en 2017 en PVT et résidente permanente depuis Juin 2019. Je suis arrivée seule comme une grande, après avoir fêter mes 30 ans. J’avais des attentes plutôt hautes et des rêves pleins la tête, le Canada était pour moi un Eldorado et une manière de repartir à zéro sentimentalement, humainement mais surtout un tremplin professionnel. 

Mon objectif avec ce PVT c’était de découvrir un nouveau pays (travailler assez pour voyager et payer mes factures), apprendre l’anglais (l’immersion il n’y a pas mieux!) et réaliser mes projets professionnels. 

Pourquoi Toronto? 

Je ne voulais pas me retrouver avec des français à chaque coin de rue! (Rire) Montréal pour moi, c’est la France. Je pense que 80% des Immigrants francophones vont à Montréal et je n’avais pas envie de me retrouver dans cette configuration! 

Je voulais également sortir de ma zone de confort et me lancer en immersion totale en anglais! C’est le meilleur moyen d’apprendre. De plus j’avais comme objectif de travailler à la MLSE (Maple Leafs Sport & Entertainment) qui est la première compagnie sportive canadienne et la troisième Nord-Américaine. Montréal n’était même pas une option et le reste du Canada non plus à vrai dire (peut-être qu’inconsciemment je voulais aussi ne pas dépasser 6h de décalage horaire pour rester en contact avec mes amis et ma famille). À mon arrivée en 2017, j’avais lu énormément de témoignages de PVTistes et j’avais assisté à des conférences comme ‘destination Canada’. J’étais également déjà en contact avec des personnes en chemin pour Toronto ou déjà sur place. J’avais besoin de me sentir entourée même en partant seule cela reste une étape difficile pour certaines personnes. Je suis quelqu’un de très attachée à mes amis et ma famille je voulais être soutenue aussi là-bas. 

J’ai commencé avec un mois en Airbnb ne connaissant pas la ville et mes possibilités d’emploi. Je voulais consacrer le premier mois à la visite de la ville, recherche d’emploi et m’imprégner de tout cela. 

Se donner un mois pour connaitre son nouvel environnement ce n’est pas un luxe c’est obligatoire! Déménager au Canada ce n’est pas déménager à Bordeaux cela demande de la préparation, des recherches et de sortir de sa zone de confort. Un budget et une envie de se dépasser soi-même et d’accomplir quelque chose par soi-même! 

Ma Première Priorité: Rencontrer de Nouvelles Personnes & Connaitre la Ville 

Partir à 6000km de chez soi ce n’est pas anodin. Il y a une envie de renouveaux, de Nouvelles expériences, d’élargir son cercle. J’ai fait de nombreuses rencontres (Canadienne et Française) et je dois l’avouer, les canadiens ne sont pas facile à garder en amis! Je n’ai à ce jour que quelques amis Canadiens mais je suis surtout entourée de Français (drôle pour quelqu’un qui ne voulait pas être entouré de français). Mais d’un autres côté les personnes que l’on rencontre ici sont dans le même esprit que nous : du changement, du changement, du changement! 

Je peux le dire avec fierté, les francophones que j’ai rencontré à Toronto sont des amis mais surtout je les considère comme ma famille! Ceux qui me soutiennent quand ça ne va pas, qui célèbrent avec moi lors de mes réussites, qui rigolent à mes blagues et surtout qui me dissent lorsque je vais trop loin! C’est la définition même de la famille. Passé 30 ans on ne s’imagine pas rencontrer des personnes qui nous apportent autant que nos amis d’enfances et je suis contente qu’ils soient dans ma vie! (Ils et elles se reconnaitront). 

En plus de la partie rencontre, connaitre son nouvel environnement c’est une question de survie! On ne veut pas vivre dans un quartier qui ne nous plait pas, on veut savoir où trouver des bars (rire), ou faire ses courses, où se trouve son club de sport etc.… c’est fondamental! De plus, on arrive un peu en touriste on est là pour agrémenter son Instagram, en mettre plein les yeux à ses copains rester en France et surtout s’enrichir personnellement! Toronto est génial c’est un New York à échelle humaine, tout est accessible à pied ou en transport et chaque saison offre un nouveau visage, un festival ou pleins d’autres surprises. 

Premier Obstacle: Trouver un Logement 

On ne va pas se mentir trouver un logement à Toronto ça ressemble aux Hunger games! C’est un vrai challenge, autant les règles d’attribution d’appartement sont plus accessibles qu’en France autant rechercher un appartement est plus difficile que de trouver un emploi! 

Se dire à 30 ans qu’on doit faire une collocation, pour moi ça été la douche froide. Je me voyais déjà vivre mon rêve Nord-américain dans mon petit studio vu sur la CN Tower… Hmmm oui non tu reviens très vite sur terre. J’ai, comme tout nouvel arrivant regardé les collocations, pas vraiment à cause du prix parce qu’en 2017, on trouvait des collocations downtown pour 500$, mais surtout parce que je n’avais pas le saint graal canadien : UN CREDIT SCORE. 

Je me suis donc lancé dans la recherche d’une collocation où je me suis rendue compte que certains critères de sélection, aurait pu avoir une colonne dans le JDD : 

Bref la liste n’est pas exhaustive… On est tous passé par là (sauf les chanceux) mais après mon premier mois et 22 visites de collocations je me suis retrouvée à devoir louer un nouveau Airbnb pour un mois ne trouvant pas, où n’étant pas la colloc’ idéal de toute évidence. 

Je commençais à être stressée parce que j’avais trouvé un travail (J’y reviens dans un autre point) alimentaire certes, mais je me disais que cela aller m’aider. Ce nouveau mois dans un autre Airbnb n’a pas été fluctuant non plus, visite après visite je n’avais toujours pas de solution… et là je vais pour une énième visite de colloc’, mais j’y suis allée en mode : de toute manière ils ne te choisiront pas vas-y mais n’y compte pas du tout! 

Et bien TADAAA je leur ai plu ! Une colloc’ super bien placée: collège & Spadina au Cœur de l’Ouest avec deux gares TTC trois trams, des bars partout bref un régal! Je suis restée un an dans cette colloc’ et cela a été aussi éprouvant émotionnellement qu’humainement! Mes collocs étaient sales! Je n’avais jamais vécu avec d’autres personnes que mes parents et je ne pense pas refaire de colloc’ un jour! La saleté, le nom respect du sommeil des autres, le ménage, les cafards, les poubelles ramassées qu’une fois par semaine, les maisons sans clim en été, pas de double vitrage, pas de rideau, bienvenue en Amérique du Nord! Quelle horreur ! 

Je n’avais qu’une seule envie partir et vite! Après un an je me suis démenée pour trouver un appartement et en fin de compte trouver un studio était plus facile que je l’imaginais! J’ai trouvé en 2 semaines un petit studio pas si loin de là ou je me trouvais : Bathurst & Dundas pour 1100$, pensant que j’allais vivre seule… c’était sans compter sur nos amis les cafards, les punaises de lits et les voisins super intrusifs! Après un an dans cet enfer semi-solitaire (rire) j’ai décidé que mon prochain appartement serait dans un immeuble de type condo et NEUF si possible… Mon copain (rencontré ici) vivait en dehors du centre mais moi avec mon emploi je voulais rester en centre-ville. Nous avons donc cherché quelque chose central pour nous deux, en 2018 les prix avaient déjà fait un bon, puisque ce n’est pas une surprise il n’y a ni encadrement des loyers ni encadrement du prix de l’immobilier! Mais chanceux que nous sommes nous avons trouvé un one bedroom + den/chambre Jarvis & Dundas pour 1900$, immeuble neuf/condo et pour le moment nous n’avons pas à nous plaindre si ce n’est les finitions de l’appart mais Eh! Nous ne sommes pas les proprio. 

Pour résumer, il faut s’armer de patience, visiter un max, j’ai une retenue en ce qui concerne les agents immobiliers, qui contrairement à la France ne cherchent pas un appart pour vous, ils sont employés par les proprios donc ils vous proposent uniquement les biens qu’ils ont et non ce que le marché représente. Je conseille donc de chercher de votre côté et en parallèle utiliser un agent! C’est gratuit et si vous tombez sur un super agent c’est le mieux! 

Deuxième Obstacle: Accepter de Repartir à Zéro Professionnellement ! 

Comme précisé précédemment, je suis arrivée ici à 30 ans, j’avais donc des attentes assez hautes niveau professionnelle mais le concept de première expérience Canadienne ne m’était pas inconnu! 

On les voit arriver les PVTistes plein d’engouement, pensant que le Canada n’attend qu’eux (parce qu’on ne va pas se mentir, le service Canada a un super département communication qui nous vend le Canada comme un Eldorado, le pays du travail, là où tous nos rêves vont se réaliser etc… (trop fort ces Canadiens). Alors NON le français n’a rien de mieux qu’un canadien et OUI il faut parfois faire un travail qui ne nous fait pas rêver mais qui va nous apporter quelque chose quand même. 

Je suis arrivée pensant avoir un niveau d’anglais plutôt bien et je me suis rendue compte que j’étais bien en dessous de la réalité! Mon premier travail a été chez JONVIEW CANADA, la branche voyage de TRANSAT. Mon travail consistait à assister des voyageurs au Canada en cas de problème avec leurs hôtels, transports et activités réservés via notre programme. 

Quelle expérience extraordinaire, non seulement je travaillais surtout en anglais (même si j’avais été engagée pour m’occuper des francophones) mais mon niveau d’anglais a fait un bon! Le vocabulaire, la diction, l’écrit c’était génial! Je rentrais le soir complètement lessivée et me couchais à 17h, mais j’avais un travail avec une amplitude horaire plutôt agréable : 

Je vivais super confortablement, mon loyer était de 800$, ma carte de transport à 120$ (en 2017), téléphone à 56$, épargne 250$, le reste (≃ 800$) pour les courses et les sorties. Je vivais très bien! J’ai d’ailleurs prix 10kg (ah ah ah). 

Blague à part, oui Toronto est une ville où la vie est chère mais on peut très bien s’en sortir et surtout avec 2000$ par mois il faut savoir faire des sacrifices sur certaines choses simplement, mais on évolue tellement vite niveau professionnel que tout est possible. 

Mon Point Succès : Réussir mes Objectifs Professionnels 

Je sais que ça peut paraître kitch, mais je vis vraiment mon rêve Américain au Canada. Je suis arrivée en 2017 avec un niveau minable en anglais, j’ai commencé un boulot sans regarder le fait que j’avais un profil Venue Manager parce que le Canada est une véritable corne d’abondance en terme d’expériences professionnelles. On peut arriver avec tous les diplômes, toutes les expériences, tous les contacts que l’on veut, on n’a rien de spécial! On n’est personne ici. Il faut savoir être humble et serrer les dents! 

Après 5 mois à travailler dans un Call Center pour Air transat, j’ai eu la chance de tomber sur le manager le plus important et le plus inspirant de ma jeune carrière. Je suis arrivée à intégrer la Maple Leafs Sport & Entertainment (même si je ne vais pas mentir c’était la raison de mon expatriation, c’était mon but d’immigration pro). Un niveau d’anglais bof bof, un département masculin (première femme superviseur embauchée pour ce poste), avec des hommes dans l’entreprise depuis 20 ans pour certains! Un des plus beaux challenges de ma vie pro! 

Aujourd’hui je suis fière d’être dans l’équipe Venue management de la MLSE puisque j’ai la chance de gérer 3 enceintes sportives (Scotia Bank Arena, CCcoliseum et BMO field). J’ai également eu la chance, pendant un an, d’être Facility manager pour l’Université de Toronto et leurs infrastructures sportives sur Bloor et University. Une année super enrichissante mais qui m’a donné envie de retourner vite auprès de mon équipe au Scotia! Pour être plus dans le vif du sujet mon travail est de préparer et convertir les infrastructures sportives pour l’évènement du jour – Nous sommes le Conversion department, puisque qu’on converti du Hockey au Basketball, ou du Basket à Lacrosse ou encore en Concert, WWE évent et même motocross ! Tous les jours est une nouvelle opportunité pour moi d’apprendre quelques choses et de partager aussi mon savoir-faire! J’ai la chance de pouvoir m’exprimer tant sur des projets qu’en tant que personne! 

Le Canada m’a appris à m’aimer en tant que personne mais également à m’élever professionnellement. Aujourd’hui 50% des offres d’emplois pour lesquelles je postule me sont proposé via LinkedIn ou sur mon email pro! C’est ce que l’on recherche au final, avoir cette reconnaissance dans le milieu. 

J’ai quitté la France en premier parce que je ne me reconnaissais plus dans les valeurs de celle-ci, nous étions dans une crise existentielle et la montée de l’extrémisme me dégoutais! Mais aussi parce que le monde du sport pour les femmes en France est toujours au niveau de l’âge de pierre! On est loin de l’équité entre homme et femme et je ne voulais pas gâcher mon énergie là-dedans! Au Canada, que vous soyez une femme, un homme ou non binaire vous avez les mêmes chances et c’est un standard! 

Évidement mon rêve ultime reste les JO et d’autant plus à Paris en 2024, les avoir à la maison ça ne se vie qu’une fois! Mais pour le moment je continue d’étoffer mon CV avec la MLSE et autres opportunités que j’aurai sur Toronto, parce que d’ici 2024 la mentalité n’aura surement pas évoluer, je mets toutes les chances de mon côté pour être remarquée! La citoyenneté est également ma prochaine étape sauf si j’ai une proposition de travail ailleurs dans le monde, the sky is my limit! Il n’y a rien qui me retient nulle part et, je compte bien m’amuser tant dans les voyages que professionnellement!


Je tiens à remercier énormément Céline qui a prit le temps de partager son histoire avec nous. Je vous invite à la suivre sur son compte Instagram. Si vous souhaitez à votre tour témoigner et rejoindre cette belle série de témoignage, n’hésitez pas à m’envoyer un message en privé sur mon Instagram. À très vite pour un prochain témoignage d’expatrié français !

Ferdy ♡

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