Site icon Ferdy pain d'épice

[Témoignage] Marion Partage Sa Vie Entre Londres Et Le Kent Depuis 18 Mois

hanged flags beside building

Photo by Lina Kivaka on Pexels.com

Un sujet qui me tient à cœur est souvent mis en avant sur les story de mon Instagram, le système médical. Suite à la publication de l’article Regrette-t-on d’avoir quitté le Canada, j’ai reçu et partagé en story les témoignages des canadiens sur le système médical et, on m’a demandé de faire la même chose avec le Royaume-Uni. C’est ainsi que je lance cette nouvelle série de témoignages spéciale Royaume-Uni comme je l’avais fait pour le Canada.

J’ai reçu beaucoup d’intérêt et les témoignages se cumulent sur ma boîte de réception. Régulièrement, je publierai les témoignages reçus et je respecterai leur anonymat lorsque celle-ci sera demandée.


Je m’appelle Marion, j’ai 32 ans et j’habite en Angleterre depuis le 2 juillet 2020, avec mon copain anglais.

J’ai recontré mon copain en 2014, nous avons vécu à distance jusqu’en 2019, année où il est venu vivre en France. Après quelques mois, il a décidé de rentrer en Angleterre et j’ai choisi de le suivre plutôt que de repartir sur une relation à distance. Je travaillais en tant que fonctionnaire, j’ai pris une disponibilité pour rapprochement de conjoint (nous sommes pacsés, elle est accordée de droit et est valable 3 ans, renouvelable sans limites) ce qui m’a permis de quitter mon emploi sans perdre mon statut de fonctionnaire (qui est actuellement gelé, je ne cotise plus pour la retraite en France et j’ai perdu tous mes droits à avancement).

Afin de pouvoir vivre dans le pays, j’ai fait une demande de « Pre-Settled Status » qui me permet d’y vivre pendant 5 ans avant de pouvoir prétendre au « Settled Status » qui lui permet d’y vivre de manière permanente et illimitée. C’est un statut propre aux européens qui leur permettait (et à leur famille) de venir s’installer ici avant le Brexit tout en bénéficiant de démarches simplifiées. Maintenant, il faut un visa pour venir vivre ici, quelque soit la nationalité, et les critères pour en obtenir un sont assez stricts.

Je travaille à Londres et fait le trajet tous les jours, ici on appelle ça du « commuting ». Je partage donc mon temps entre Londres et le Kent. Travail oblige c’est à Londres que je passe le plus de temps et fais aussi le plus de balades même si le Kent n’est pas en reste à ce niveau là. Nous habitons actuellement à Gravesend, dans le Kent qui est un comté se trouvant dans le sud-est du pays. C’est la ville dont mon copain est originaire et où se trouve une partie de sa famille et de ses amis. Gravesend est une ville de 70 000 habitants située au bord de la Tamise, c’est très familial, avec tout ce qu’il faut en matière de commerces et de services à la personne. Ce n’est pas la plus belle ville du pays mais ce n’est pas désagréable d’y vivre. Nous sommes à la limite du Greater London, et sommes à 23 minutes en train de la gare de St Pancras. Vous trouverez à Gravesend la tombe de Pocahontas (qui a inspiré le Disney du même nom) et l’un des plus grands temples indiens du pays. Si la zone du Kent où je vis est très urbanisée et industrielle, c’est un très beau comté qui ne manque pas de charme avec ses châteaux, ses villages typiques, une belle façade maritime et l’incontournable ville de Canterbury. Il y a pas mal de visites à faire depuis Londres et c’est la principale porte d’entrée du pays depuis la France avec le port de Douvres et l’Eurotunnel à Folkestone.

Ci-dessus, une photo du Scotney Castle, situé dans le centre du Kent, l’un de mes plus gros coup de cœurs à ce jour.

Ce n’est pas la première fois que je vis à l’étranger, mais c’est la première fois que j’y vis sans date de fin de séjour. En effet, je suis partie 10 mois en Roumanie dans le cadre du programme Erasmus et 3 mois à Los Angeles pour mon stage de fins d’études. Dans les deux cas, je savais que je n’avais pas vocation à rester sur place au-delà de la période prévue. C’était deux expériences incroyables mais différentes de ce que je vis actuellement :-).

D’une manière générale, j’aime beaucoup vivre ici et je suis très contente de mon choix même si ce n’est pas toujours rose et qu’il y a des hauts et des bas. Arriver en pleine période de pandémie n’a pas toujours facilité les choses et à ça s’est ajouté le Brexit qui nous a tous impactés.

Ce que j’aime le plus :

Ce que j’aime moins bien :

Photo de javier gonzalez

Comme partout il y a des avantages et des inconvénients, des choses ici sont meilleures comme en France et inversement. Je n’ai peut être pas assez de recul en la matière pour en juger.

Beaucoup pointent le système de santé national (le NHS) comme étant moins bien qu’en France mais je ne l’ai pas testé personnellement pour en juger. J’ai juste vu à travers quelques soucis qu’a eu mon copain que la prise en charge n’est pas la même, que ça peut être parfois compliqué/long pour être vu, qu’on ne fait pas les mêmes examens… L’avantage est que le système médical est gratuit (même s’il y a un prélèvement sur nos salaires pour le payer) et qu’il n’est pas obligatoire de payer une mutuelle. En payer une peut permettre d’être vu plus rapidement, dans le privé mais ça coûte très cher. Un autre sujet qui est vu comme un inconvénient par rapport à la France concerne les fruits et légumes. Beaucoup de variétés sont importées, peu proviennent de fermes locales et ils peuvent parfois être fades.

Un gros point en faveur du Royaume-Uni, c’est la facilité pour faire ses démarches en ligne sans avoir besoin de se déplacer. Pour obtenir mon Pre-Settled Status, j’ai tout fait sur internet, je n’ai même pas eu besoin d’envoyer mon passeport. Les passeports britanniques se renouvellent en ligne, pas besoin de se déplacer, il est envoyé à domicile et on peut même garder l’ancien, je trouve ça génial comparé à notre système français. La France est peut être engagée dans une démarche de dématérialisation de ses procédures administratives mais il y a encore du travail à ce niveau là.

Des Regrets ?

Il n’y a pas grand chose qui me manque vraiment ici (sauf ma famille et mes amis) car je pense qu’on vit dans un pays où on peut tout avoir très facilement. J’ai remplacé les produits français que j’avais l’habitude de consommer par d’autres produits locaux et si jamais j’ai une grosse envie, il y a plusieurs épiceries françaises à Londres avec pas mal de choix. Le pain est peut être ce qui me manque le plus, j’adore ça et je trouve qu’on a du mal à trouver une bonne baguette ici. J’ai pas mal perdu en pouvoir d’achat en venant vivre ici à cause du coût de la vie, mais cet inconvénient est compensé par bien d’autres choses :-). Mon installation s’est globalement bien passée et je n’ai pas rencontré de gros problèmes, très certainement parce que j’ai eu mon copain et sa famille pour m’accompagner dans cette nouvelle vie. Les choses auraient peut être été différentes si j’avais été seule.

Ma principale difficulté en arrivant ici aura été de me faire à la multitude d’accents existants. J’ai beau avoir un copain anglais et regarder les productions anglophones en version originales, je n’étais pas prête à la réalité où les accents ne sont aussi clairs qu’à l’écran. Je me suis sentie vraiment idiote par moments à cause de ça mais au fil du temps, l’oreille se fait à ces différents accents et aujourd’hui cette difficulté s’est envolée.

Étant avec mon copain depuis 2014, je me rendais régulièrement ici avant de venir m’installer et je savais à peu près à quoi m’attendre. Je n’avais pas vraiment d’idée reçues, connaissant un peu le pays. C’était peut être au niveau culinaire que je me faisais le plus d’idées et pourtant, c’est bien mieux que ce que je pensais et avais pu voir jusque là. On a tendance à dire que la cuisine anglaise est mauvaise mais elle ne l’est pas tant que ça et ici, on trouve littéralement toutes les cuisines du monde, impossible de s’ennuyer culinairement parlant. Bien sûr, il y a des choses qui paraissent étranges de notre point de vue français mais l’inverse est aussi vrai :-).

Les Relations Sociales

Par contre, il y a une chose que j’aurais aimé savoir avant de partir et qui ne m’était pas venue à l’esprit jusque là : rencontrer des gens quand on vit à l’étranger n’est pas toujours facile. Contrairement à mes deux précédentes expériences où il était très facile de faire des rencontres, ici c’est plus compliqué et j’ai pu me sentir un peu seule par moments, malgré la présence de mon copain et de sa famille.

Je n’ai pas encore réussi à me créer un cercle amical ici et je ne sais pas si cela sera le cas. Arriver en pleine pandémie et essuyer plusieurs périodes de restrictions n’a pas aidé mais même dans un pays avec une importante communauté francophone, ce n’est pas aussi simple que ce que j’aurais pu penser. Je travaille avec des français qui rentrent chez eux après le travail vivre leur vie, il n’y a pas vraiment de liens amicaux avec eux et je n’ai pas vraiment eu l’occasion de rencontrer d’autres nationalités. Je dois aussi dire que parce que je travaille avec des français et en français, j’aspire à autre chose dans ma vie privée. Je pense d’une manière générale que vivre à l’étranger est l’une des plus belles expériences qui soit et vivre ici apporte énormément.

Photo de Samuel Sweet

Le Royaume-Uni continue de faire rêver

Je suis membre de plusieurs groupes de français/francophones vivant à Londres, en Angleterre et dans le Kent et je peux voir que malgré le Brexit et le Covid, l’Angleterre et le Royaume-Uni continuent de faire rêver et beaucoup de personnes émettent le vœu de vouloir venir vivre ici, soit temporairement (dans le cadre d’un stage par exemple), soit durablement. Le Brexit a malheureusement considérablement durci les règles en matière d’immigration et c’est bien dommage. Tout est compliqué maintenant, il faut un visa pour venir vivre ici alors je conseille de bien regarder le site du gouvernement britannique pour voir les possibilités existantes. L’époque où on pouvait venir travailler quelques mois dans un pub pour améliorer son anglais est malheureusement révolue.

Comme j’ai pu l’évoquer plus haut, je suis ici pour une période illimitée, on restera peut être dans le Kent, peut être qu’on ira vivre dans une autre partie du pays, mais je compte rester aussi longtemps que possible même si on ne sait pas de quoi demain est fait :-).


Je tiens à remercier énormément Marion qui a prit le temps de partager son parcours avec nous. Je te souhaite le meilleur pour l’avenir dans ta nouvelle vie en Angleterre ! N’hésitez pas à suivre ses aventures à travers son blog whereismarion.com, Marion est une sacrée globe-trotteuse. Si vous souhaitez à votre tour témoigner et rejoindre cette belle série de témoignages, n’hésitez pas à m’envoyer un message en privé sur mon Instagram. À très vite pour un prochain témoignage d’expatrié !

Ferdy ♡

Exit mobile version